De la démocratie à la démocrature
Platon remerciait le ciel de ce qu’il était né du temps de Socrate; et moi, je lui rends grâce de ce qu’il m’a fait naître dans une République démocratique. Mais aujourd’hui force est de constater que le Sénégal n’est plus cette démocratie qui était enviée par les autres pays de la sous-région en particulier et de l’Afrique en général.
» Nul ne doit s’imaginer plus grand ou plus fort que cette nation qui nous abrite tous. Nous sommes parce que le Sénégal est. » Macky Sall
Ces propos du Président de la République ne trouveraient leur sens que si lui-même incarnait le respect des normes et lois de ce pays qui a fait de lui un homme puissant.
Aujourd’hui, l’on voit des hommes arrêtés pour des émoticônes, d’autres pour des histoires à dormir debout pendant que des personnes épinglées par des rapports se voient libres comme l’air. La dernière n’est autre que le rapport de la Cour des comptes, une enquête faite par des hommes et femmes dignes de la République pour uniquement rendre compte au peuple sénégalais sur la gestion des fonds force covid-19.
Est-ce ce même pays qui reconnaît dans sa constitution en son article 7 que le peuple sénégalais reconnaît l’existence des droits de l’homme inviolables et inaliénables comme base de toute communauté humaine, de la paix et de la justice dans le monde ?
Est-ce le même mesdames et messieurs ?
Notre réponse ne saurait être positive car nous vivons présentement dans le totalitarisme et où toute personne qui se pose des questions quant au fonctionnement des services publics se voit arrêter sans aucune forme de procès. Le libre arbitre basé sur le respect du droit et qui faisait jadis le charme de notre démocratie est aujourd’hui bafoué par sa majesté » le roi soleil » macky Sall. Et pourtant, la constitution supérieure à toutes nos personnes, nous donne le droit quelquefois de s’interroger et d’interroger les actes de ceux et celles qui sont censés la représenter. D’où d’ailleurs la pertinence de son article 8 :
La République du Sénégal garantit à tous les citoyens les libertés individuelles fondamentales, les droits économiques et sociaux ainsi que les droits collectifs. Ces libertés et droits sont notamment :
- les libertés civiles et politiques : liberté d’opinion, liberté d’expression, liberté de la presse, liberté d’association, liberté de réunion, liberté de déplacement, liberté de manifestation,
- Les libertés culturelles,
- Les libertés religieuses,
- Les libertés philosophiques,
- Les libertés syndicales,
- La liberté d’entreprendre,
- Le droit à l’éducation,
- Le droit de savoir lire et écrire,
- Le droit de propriété,
- Le droit au travail,
- Le droit à la santé,
- Le droit à un environnement sain,
- Le droit à l’information plurielle,
Ces libertés et ces droits s’exercent dans les conditions prévues par la loi.
Voilà pourquoi, il urge de faire quelque chose si l’on veut préserver notre démocratie qui avait tant demandé à nos prédécesseurs qui aussi à leur tour avaient connu des couacs. De Senghor à Wade, le Sénégal connut des troubles d’ordre social, politique et économique. Et c’est d’ailleurs ce qui devait permettre au Président Macky Sall de savoir raison gardée et d’apprendre des erreurs de son prédécesseur. Mais Montesquieu nous dirait que : » c’est une expérience éternelle que tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser « . La politique de musellement n’est jamais une solution quand on sait que les lois, dans la signification la plus étendue, sont les rapports nécessaires qui dérivent de la nature des choses.
Ce déterminisme qui a toujours dominé le continent africain doit cesser d’être et que nos Présidents se donnent la foi et le temps de reconnaître leur limite mais surtout d’accepter à d’autres prétendants d’avoir la liberté d’exprimer leur souhait comme d’ailleurs nous l’ordonne notre fameuse constitution en son article 4 :
La constitution garantit des droits égaux aux partis politiques, y compris ceux qui s’opposent à la politique du Gouvernement en place.
En d’autres termes, la liberté de s’opposer au gouvernement est une partie intégrante de nos chartes les plus sacrées et devrait permettre de voir et reconnaître ses propres erreurs car nul ne peut prétendre ici-bas être parfait. Cette chasse aux sorcières que l’on constate depuis maintenant deux ans sur un parti politique n’est pas digne de notre pays.
Et personne n’est mieux placé que le Président Macky Sall pour savoir que le temps est meilleur juge, lui qui s’était opposé malgré lui à mentor Me Abdoulaye Wade.
Le ludo géant où chaque sortie des pions de l’adversaire est scruté au plus haut niveau doit cesser et que l’on dise « assez » à Macky et ses sbires car les libertés d’autrui dans le respect de la critique garantie par notre constitution sont sacrées et l’arrestation voire l’enlèvement d’un Inspecteur des impôts et domaines n’est vraiment point digne de notre République avec tout ce que cela implique.
» Toutes les nations ont un droit des gens.
Lorsque, dans la République, le peuple en corps a la souveraine puissance, c’est une démocratie. Lorsque la souveraine puissance est entre les mains d’une partie du peuple, cela s’appelle une aristocratie.
Le peuple, dans la démocratie, est, à certains égards, le monarque; à certains autres, il est le sujet. Il ne peut être monarque que par ses suffrages qui sont ses volontés. La volonté du souverain est le souverain lui-même. » Montesquieu
Ces leçons de démocratie ne sont pas méconnues de nos hommes de lois mais ils sont aujourd’hui aveuglés par ce peu de pouvoir que leur a accordé notre Tout puissant et Clément bon Dieu Allah soubhanahou wa talla. Et il n’y a pas plus aveugle que celui-là qui se ferme ou s’arrache les yeux dans l’espérance d’avoir un conducteur.
Les libertés bafouées pour plaire à son maître furent l’un des phénomènes les plus répandus de l’Afrique au temps de la colonisation et que c’est une honte aujourd’hui de voir que de telles pratiques continuent de gangrener nos jeunes États qui aspirent à devenir émergents !
Quel est le tort du Pastef et de ses militants ?
N’est-ce pas un parti politique comme les autres ?
Et depuis quand l’on interdit à un sénégalais de se poser des questions quant au fonctionnement de la justice qui est censé le représenter ?
Répondre à toutes ces interrogations reviendrait à comprendre la situation actuelle du Sénégal.
Et à Monsieur le Président Macky Sall je dirais, vous avez été élu dans le but d’incarner et de garantir le respect strict de notre constitution mais pas d’imposer vos propres humeurs car cela reviendrait à trahir le peuple pour lequel vous êtes censé travailler. Ce caractère lunatique de l’être humain associé à de la versatilité burlesque fait que la constitution s’impose comme dogme dans une République qui se dit démocratique. La sécurité et la stabilité du pays comptent bien plus que les simples humeurs d’un groupe de personnes qui se voient intouchables. La protection de la paix au Sénégal doit parfois nous imposer certaines concessions et cela ne veut point dire que telle ou telle autre personne est supérieure à nos lois. Elles sont tellement nombreuses à avoir dit des mots qui vont à l’encontre de notre juridiction et pourtant l’on constate une certaine sélection selon le camp dans lequel nous appartenons dans les interpellations et arrestations du moment.
Je ne peux prétendre que mon jugement soit juste et d’ailleurs est-ce que la justice existe dans le monde, on se bat pour ce que l’on croit juste dans la vie mais si l’adversaire fait la même chose alors de quel côté se trouve le bien ?
Il y a plusieurs façons de voir la même chose, il faut étudier les divers points de vue et rester intègre car c’est en cela que les lois collectives priment sur celles que l’on s’impose pour préceptes de vie. Et aucun homme sensé ne saurait se mettre le courroux de tout un peuple pour simplement défendre ses propres intérêts ou ceux d’un groupuscule.
Cette manie de vouloir coûte que coûte réduire l’opposition à sa plus simple expression fut une boutade mais aujourd’hui force est de constater que les actes posés par le Président de la République vont dans ce sens et cela nous incombe à tous de lui dire ô combien de fois il est impor pour le Sénégal de rester dans la diversité et quelquefois dans la divergence des idées car c’est en cela que la démocratie brûle de toutes ses flammes.
Il n’est pas tolérable de voir de dignes fils de ce pays se faire maltraités, embastillés et que leur seul tort est d’avoir voulu proposer aux sénégalais » un projet de société «
Que les porteurs de voix disent à qui de droit les vérités car leur silence est aujourd’hui synonyme d’approbation et que l’on est en train de voir naître une jurisprudence dangereuse pour les générations futures.
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(JOURNALISTE & COMMUNICANT)
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