Qu’ont-ils à dire maintenant ?

Dimanche 24 février 2024, le Sénégal connut encore pour la troisième fois une alternance dans la paix et la sérénité. La démocratie de ce beau pays avait encore brillé de mille feux.

Nombreux étaient ceux qui surfaient dans le scepticisme total, effarés par les événements du mois de mars 2021.

Les analystes politiques, les experts en tout et les sénégalais lambda s’inquiétaient quant à la tenue de cette élection présidentielle ô combien importante pour ceux qui avaient vendu aux sénégalais un projet de société pendant presque une décennie. Leurs idées ont été adoptées par le peuple et il était difficile pour l’ancien régime de convaincre la masse critique et soif de changement.

Les sorties de Ousmane Sonko et de celui qui deviendrait plus tard son Excellence Monsieur le Président de la République ( Bassirou Diomaye Diakhar Faye) ont fait basculer la balance dans les différentes stratégies de communication qu’avaient adoptées les autres candidats en course pour le Palais. Une seule phrase de l’actuel Premier ministre Ousmane Sonko avait balayé d’un revers de main tous les efforts du candidat de la mouvance mais aussi et surtout des opposants timorés. << il faudrait vraiment que le bon Dieu déteste le Sénégal pour le confier à un homme comme Amadou Ba >>.

Cette boutade aux allures d’une balle réelle avait poussé à réflexion toutes les couches sociales de ce pays. Dans les rues de la capitale, l’on en riait mais il faut dire que l’homme venait d’imposer un rythme infernal à tous les concurrents. La dualité devenait effective. Il fallait oublier le Président sortant Macky Sall et faire focus sur son dauphin.

En échec, l’on pourrait parler de coup du berger car Amadou Ba ne semblait être protégé que par son roi. Quant à Bassirou Diomaye Diakhar Faye, il pouvait compter sur le génie de son mentor mais aussi sa verve. Ceux qui prônaient l’expérience au détriment de la jeunesse avaient aussi essuyé une cuisante défaite. Le balai du duo avait tout nettoyé. Jamais dans l’histoire du Sénégal, un candidat de l’opposition n’avait remporté une élection au premier tour avec un tel score ( 54,28%). Ainsi après plusieurs années de luttes émaillées de souffrances et leur lot de morts, le projet de Pastef les patriotes finit par prendre le dessus sur un système qui date de plusieurs siècles.

Qu’ont-ils à dire maintenant ?

Cette question est posée à ceux-là qui se prenaient pour des demi-dieux. Ils étaient partout sur les plateaux télés, jactant sur tout et sur rien.

Que des débats futiles dépourvus de méthodes et d’objectivité.

L’orgueil a-t-il une fois pris le dessus sur la sagesse ?

Une fois encore la logique avait gagné contre la désinvolture, le dilettantisme, la corruption, le clientélisme politique entre autres.  

Les salafistes, les incultes, les fonctionnaires irrédentistes, me dirait Birama, sont au Pouvoir.

L’espoir des sénégalais est énorme et démesuré mais il faudra savoir faire la part des choses.

Donnons du temps au temps car ce système daterait peut-être de l’arrivée de Louis Léon César Faidherbe au Sénégal en 1854.

Que la discipline et le travail soient érigés comme seules normes dans ce pays.

Que les sénégalais sachent que le succès de cette nouvelle alternance ne dépend que d’eux et personne d’autre.

Oumar Sambou ( Farouq)