Régulation des médias : l’État ne doit pas céder au chantage de certains patrons de presse.

La régulation des médias est une exigence incontournable pour garantir un secteur conforme aux règles, professionnel et responsable. L’État ne doit en aucun cas céder face à la pression exercée par certains patrons de presse qui souhaitent opérer en dehors de la légalité. Pour atteindre une gouvernance exemplaire, « jubal jubanti », tous les secteurs doivent être soumis à une régulation stricte, y compris la presse, qui ne peut rester une zone de non-droit.

Il est important de rappeler que la régulation de la presse est une revendication historique portée par les acteurs eux-mêmes, soucieux d’une professionnalisation et d’une responsabilisation du secteur. Pourtant, aujourd’hui, certains patrons de presse, au lieu de fournir des explications sur l’exclusion de leurs organes des 112 médias validés, préfèrent crier au scandale. Or, ils disposent de 72 heures pour démontrer leur conformité aux exigences légales.

-À titre de comparaison, d’autres secteurs ont déjà subi des audits rigoureux sans que cela ne suscite de telles controverses :

Les enseignants ont été soumis à un audit biométrique en 2012 et à un recensement en 2024.
-Le secteur de la santé a révélé des irrégularités majeures, notamment 1 080 agents en situation douteuse, dont 399 « agents fictifs » percevant des salaires depuis plus de dix ans.
Face à ces exemples, il est incompréhensible que certains patrons de presse refusent de se conformer à la loi, alors même que leurs organes bénéficient de subventions publiques et offrent un service public. L’État doit rester ferme et impartial dans l’application de la réglementation.

Les médias qui ne sont pas en règle doivent rapidement régulariser leur situation. Ceux qui persistent dans l’illégalité doivent être soumis à la loi dans toute sa rigueur. Cette régulation est essentielle pour préserver la crédibilité du secteur et garantir un paysage médiatique transparent et fiable.

Enfin, l’effort de régulation ne doit pas s’arrêter aux médias. L’État est également attendu dans d’autres domaines tels que l’état civil, les écoles privées, le transport… Ces secteurs doivent également être mis en conformité pour assurer une gestion cohérente et équitable des services publics au bénéfice des citoyens.

Une presse régulée et responsable est un pilier d’une démocratie saine. La fermeté de l’État dans cette démarche est un acte de justice et de respect pour ceux qui œuvrent dans le cadre de la légalité.

Alioune Badara MBOUP.